Nous courons à toutes jambes maintenant.
Côte à côte, Marius et moi. À la poursuite de l’homme nu.
Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M’Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d’où ils s’élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l’insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore retentit l’horrible cri de ce soldat fou qu’ils imaginent perdu entre les deux lignes du front : « l’homme-cochon ». À l’arrière, Jules, le permissionnaire, s’éloigne vers la vie normale, mais les voix des compagnons d’armes le poursuivent avec acharnement. Elles s’élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité, prenant en charge collectivement une narration incantatoire, qui nous plonge, nous aussi, dans l’immédiate instantanéité des combats, avec une densité sonore et une véracité saisissantes.
Prix Atout Lire de la ville de Cherbourg en 2001
2005 : Mise scène de Stanislas Nordey, à Théâtre Ouvert.
2016 : Cris – Oratorio : musique et livret de Thierry Escaich, création au Théâtre de Verdun, dans le cadre des commémorations du centenaire de la bataille de Verdun le 17 juin 2016.