Je suis le roi Tsongor et mes terres n’ont pas de limites.

Présentation

Au cœur d’une Afrique ancestrale, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c’est Troie assiégée, c’est Thèbes livrée à la haine. Le roi s’éteint mais ne peut reposer en paix dans sa citée dévastée. A son plus jeune fils, Souba, échoit la mission de parcourir le continent pour y construire sept tombeaux à l’image de ce que fut le vénéré – et aussi le haïssable – roi Tsongor.

Roman des origines, récit épique et initiatique, le nouveau livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l’insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s’accomplir, de quelque manière, l’apprentissage de la honte. Telle est en effet la vérité cachée, celle qui s’impose par-delà les élans du cœur et les lois du clan. Telle est peut-être l’essence même de la tragédie.

 
Extrait

Je suis Katabolonga et je ne réponds pas à tes questions. Je parle quand je le veux. Je suis venu pour te voir. Et te dire, devant tous les tiens réunis, ce qui doit être dit. Tu as rasé ma maison. Et tué mes femmes. Tu as piétiné mes terres sous les sabots de ton cheval. Tes hommes ont respiré mon air et ont fait des miens des bêtes en fuite qui disputent leur nourriture aux singes. Tu es venu de loin. Pour brûler ce que j’avais. Je suis Katabolonga et personne ne brûle ce que je possède sans perdre la vie. Je suis là. Devant toi. Je suis là. Au milieu de tout tes hommes réunis car je veux te dire cela. Je suis Katabolonga et je te tuerai. Car par ma hutte piétinée, par mes femmes tuées, par mon pays brûlé, ta mort m’appartient.

Prix

Prix Goncourt des Lycéens 2002
Prix des Libraires 2003

Mises en scène

2007 : Mise en scène d’Olivier Letellier, présentée dans le cadre des « Théâtrales Charles Dullin », et à la Manufacture lors du festival d’Avignon Off 2008.
2009 : Mise en scène de Claude Brozzoni, à Annecy.