J’ai construit un empire.
Le patron possède de l’argent et connaît le prix des choses. Il paie pour tout. Pour qu’on le protège, pour qu’on le satisfasse, pour qu’on élimine ses ennemis et pour qu’on ensevelisse leurs corps, pieds et poings liés, dans le terrain vague.
Mais soudain, face à l’assassin, il hésite : sa jeunesse l’effraie et il n’a ni allié, ni descendant. Et voilà que le patron, ayant trouvé un fils de vingt ans, se décide à partager son empire, ses secrets, ses plaisirs. Il veut jouer au jeu du père et du fils. Être généreux et bienveillant.
Devant cette proposition inattendue, l’assassin doit choisir : poursuivre son désir de vengeance ou accepter d’être l’héritier.
Le patron : J’ai construit des hôtels. Fait bâtir des buildings et des autoroutes. Investi des capitaux dans des banques, des compagnies aériennes, des entreprises nationales. J’ai soudoyé des juges, des ministres, j’ai fait chanter riches et pauvres, indifféremment. J’ai construit un empire, qui, s’il s’écroulait, ensevelirait des milliers de personnes dans un nuage de fumée. Je suis l’ami de grands artistes, le parrain attendri de plusieurs chanteuses. On me salue, je vais dans les soirées privées sans que l’on me demande mon identité à l’entrée. Et sais-tu, fils, quelle est la pièce de cet empire qui prime sur toutes les autres ? Sais-tu ce qui tient ce grand ensemble ?
2002 : Mise en scène de Gerhard Willert au Landes Theater de Linz (Autriche).
2002 : Lecture au Royal National Theatre de Londres.
2003 : Création française dans une mise en scène de Patrick Sueur et Paule Groleau au Carré des Ursulines, scène nationale de Chateaugontier, puis au Fanal, scène nationale de Saint-Nazaire.
Traduction allemande : Heinrich Schmidt Henkel sous le titre Kampfhunde (texte représenté par Rowohlt Verlag)
Traduction anglaise : David Greig sous le tire Battle of will. Le texte est publié par Oberon books.
Traduction polonaise dans la revue Dialog (septembre 2001).