Oh qui se souviendra de nous ?
Une nuit. Un village est noyé par la crue du fleuve millénaire qui le borde. Les survivants ne
peuvent que pleurer. Mais le lendemain, le fleuve rend les morts. De cette nuit entre rescapés et
défunts naîtront des enfants au destin particulier, errant de colline en colline.
Le prédicateur : Ils approchent.
Ce sont eux.
Nous ne pouvons plus en douter.
Nos morts viennent à nous,
Le visage baigné de larmes.
O nuit volée au temps où tout est mêlé.
Nous les étreignons
Et ils ont même corpulence, même force.
Avec juste comme une sorte de mollesse froide dans les membres.
On dirait deux armées qui cessent le combat et dont les rangs se mêlent avec
effusion.
Les morts.
Les vivants.
La lune penchée sur nous qui fait briller les eaux du fleuve
Et nos pleurs.
Il nous aura été donné de les voir.