Nous irons jusqu’au bout et c’est seulement là-bas que la peine deviendra douceur.
En 1212, de très jeunes gens, venus d’Allemagne et de France, partent spontanément sur les routes d’Europe pour rejoindre la Terre Sainte. C’est « la Croisade des enfants ». Le pape, craignant de voir son autorité affaiblie par l’existence de cette marche dont il n’est pas à l’origine, décide de l’interdire. Les enfants poursuivront pourtant leur chemin, allant vers leur destin tragique, portés jusqu’au bout par cette force dont on en saurait dire si elle est belle ou terrifiante.
« Nous avançons encore,
Nous ne sommes plus qu’une poignée.
Dure la peine
Et dure le voyage.
Nous ne comptons plus les mois,
Nous ne chantons plus.
Nos visages ont changé.
Affamés,
En guenilles.
Il n’y a plus de lumière.
Le monde nous en veut.
Partout où nous passons,
Il essaie de nous agripper, de nous faire tomber,
Le monde tousse et crache lorsque nous avançons,
Mais nous tenons.
Une petite colonne d’enfants
Que les villages voient passer en se signant.
Ils ont peur de nous maintenant.
Nous nous fermons à tout pour avancer seulement.
Et un jour,
Enfin,
Devant nous,
La mer apparaît. »
2014 : Opéra mis en scène par Stephen Taylor à l’Amphithéâtre Bastille. Musique de Mikel Urquiza, Julian Lembke, Didier Rotella et Francisco Alvarado. Avec Didier Sandre, les solistes de l’Atelier lyrique de l’Opéra National de Paris, les musiciens de l’Ensemble du Conservatoire de Paris, la maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d’enfants de l’Opéra National de Paris.