Je veux une ville immense qui ne s’endort jamais.
Sofia a le diable au corps. Elle est née ainsi, avec un appétit profond de jouissance. Ses trois mères, scandalisées par ce dérèglement obscène, la mutilent et la bannissent. Commence alors pour elle une longue quête parmi les hommes, à l’endroit et à l’envers du monde.
Laurent Gaudé construit ici une pièce qui oscille entre plaisir et frustration, fantasme et mélancolie, désir d’être au monde et crainte de s’y perdre. Dans cet univers tour à tour voluptueux et menaçant, les personnages s’étreignent et se cherchent avec fièvre, mus tout entiers par l’urgence de vivre.
Sofia : Je veux une ville immense
Qui ne s’endort jamais.
Je veux de longues avenues où bruissent, les soirs d’été, des marchés en tout genre.
Je veux une ville pleine de ruelles encombrées.
Des corps, oui, beaucoup de corps pour me frôler dans la moiteur des nuits d’été,
Des foules compactes dans lesquelles j’ai peine à respirer.
Je veux des chambres d’hôtel où me réfugier.
Je veux être seule au milieu de la foule.
Arpenter des rues jour et nuit.
Et lorsque j’en aurais fini avec cette ville,
J’en veux une autre et une autre encore
Jusqu’à épuiser le continent.
Je veux passer ma vie à dessiner, sur les cartes du monde, de longs voyages émerveillés.
2010 : Mise en scène de Nitya Fierens dans le cadre du festival Un automne à tisser au théâtre de l’Epée de bois à la Cartoucherie.
2014 : Mise en scène de Sara Lepage au théâtre Le Funambule Montmartre à Paris.
2014 : Création radiophonique réalisée par Juliette Heymann, avec Agnès Sourdillon, pour France Culture.